De nouvelles solutions pour les déchets d’amiante

Jusqu’à présent le recyclage des déchets d’amiante était un véritable casse-tête, couteux, peu écologique, avec comme seule solution une mise en décharge, et pour une partie (quelques milliers de tonnes) la vitrification par torche à plasma.
Deux projets innovants et dorénavant en phase opérationnelle ont vu le jour en 2019 et vont commencer leurs activités l’année prochaine en France: Valame, au sein de l’incubateur Néo-Eco, spécialisé dans les solutions de recyclage, installé près de Lille, et Neutramiante, située en Corse. Pour ces derniers, dont le procédé baptisé Nevada va bénéficier de l’appui du groupe De Dietrich, on utilise de l’acide sulfurique, pour Valame, il s’agit d’acide chlorhydrique.
Dans les deux cas, on détruit les fibres d’amiante en créant une phase liquide dans laquelle on va retrouver des sels de magnésium, à haute valeur ajoutée pour l’industrie, et des particules minérales (silice et/ou gypse) également valorisables.
Neutraliser l’amiante, dégager le producteur de déchets de sa responsabilité légale, mais aussi valoriser le processus de recyclage par la revente de sous-produits; ainsi, chez Neutramiante, on parle de silicium, d’anhydrite et de magnésium.
Si l’idée n’est pas nouvelle en soi, il aura fallu plusieurs années de recherche pour réduire les temps de conversion (de 6 à 8 heures, contre huit semaines auparavant).
Aujourd’hui le procédé de décomposition de l’amiante par acides affiche un coût de fonctionnement équivalent à celui de la mise en décharge, mais la valorisation des coproduits devrait permettre de rendre viable et pérenne une nouvelle filière de recyclage.
Chez Neutramiante, on envisage la création d’unités de traitements mobiles, pour être au plus près des chantiers et réduite ainsi le coût global du recyclage. La société, avec une première unité fixe, affiche un objectif de 14000 à 20000 tonnes l’année prochaine.
Valame est au stade de la construction d’un prototype avec l’objectif de traiter environ 500 tonnes de déchets.
Il faudra attendre plusieurs années encore pour tirer pleinement bénéfice de ces nouveaux procédés. Mais le recyclage est (enfin) devenu un enjeu fondamental pour nos sociétés; l’Union Européenne a fixé à 65% la quantité de déchets industriels recyclés. Pour le moment, en France, nous ne dépassons pas la barre des 50%.

neutramiante.com
valame.com

Source: actu-environnement.com

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